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Question: Objet en tant qu’une œuvre d’art, y a-t-il son sens qui permet lui-même de continuer sa fo

Dès que l’objet est installé comme œuvre d’art dans un musée ou une espace artistique, son sens et sa fonction originaire sont arrêtés, par exemple, « Fontaine » (1917) chez Marcel Duchamp, ainsi, nous avons vu que cet objet s’est exprimé, et aussi échappé de sa définition, toutefois, son œuvre d’art est nécessairement déterminée comme nouveau modèle artistique par le mécanisme (du musée). Apparemment, il faut que l’objet en tant qu’œuvre d’art perde soi-même son sens et sa fonction. Comment discuter la relation entre l’objet et l’œuvre d’art? L’objet devient-il une œuvre d’art grâce à ces pertes? En effet, après l’expression de l’objet, sa matière pure déconcerte notre connaissance, autrement dit, elle nous provoque une puissance de sensation qui est différente du partage du sensible (note 1), celui-ci se fonde forcément sur le sens commun et le bon sens, en revanche, la puissance de sensation demeure toujours devant être déterminée.


D’après « Papeterie de bande, remplissage et peinture » chez Lai, l’espace artistique n’est pas seulement à fournir à la position de l’œuvre d’art, Lai considère qu’il faut que l’exposition soit nécessairement vivante, il donc garde les traces d’expositions dernières, par exemple le remplissage et le peinture. Il y a une papeterie de bande sur le mur dans l’exposition de « Le Crépuscule - entre chien et loup », il implique que l’exposition n’est jamais achevée, c’est-à-dire qu’elle est un mouvement continu de sensation. Il en ressort que le musée ou l’espace artistique ne jouissent plus d’une fonction de suspendre la puissance de sensation, parce que l’exposition demeure toujours changeante.


Depuis Pop Art, Andy Warhol a mis les produits de la consommation au musée, par exemple « Campbell’s Soup Cans » (1962), il montrait que l’œuvre d’art peut semblablement être vendue comme consommation dans XXe siècle, c’est-à-dire, toute la chose est marquée un prix par le capitalisme. Il semble que les marchandises soient installées comme œuvre d’art par Andy Warhol dans le musée pour contre le mécanisme du musée, l’œuvre d’art est encore déterminée comme nouvelle époque artistique historique. De « Fontaine » à « Campbell’s Soup Cans », cette évolution n’est pas simplement un changement de modèle artistique, ni celui de l’ordre, c’est justement l’œuvre d’art soi-même, un être de sensation. Comme le disent Deleuze et Guattari, « L’œuvre d’art est un être de sensation, et rien d’autre: elle existe en soi. »(note 2). Ainsi, nous nous interrogeons sur ce qu’est un renversement de l’ordre? C’est une fausse disposition du temps, ou bien plutôt une césure. Le renversement de l’ordre ou la destruction du sens ne sont opérés que par un échappé de représentation, à proprement parler, chaque moment de la sensation ne peut pas être analysé par les modes schématique et symbolique de représentation générale. Elle est saisie, en même temps, elle s’est échappée.


Selon « Poubelle », « En restant sur les poussières », il semble que ces deux œuvres d’art gardent encore leurs fonctions, car les visiteurs peuvent jeter quelque chose à cette œuvre d’art « Poubelle » ou s'asseoir sur les deux longs bancs « En restant sur les poussières », mais mettre des ordures à la poubelle n’est plus une habitude dans la vie quotidienne dans le musée, à savoir, cet acte n’est qu’intempestif. Les ordures qui sont volontairement jetées à « Poubelle » seraient regardées comme une partie de cet œuvres d’art dans l’espace artistique. De même, les poussières recueillies et deux bancs bruts ne jouissent plus de leurs sens originaires, l’artiste démontre non seulement la destruction du sens d’objet, mais aussi la constitution du sens ambigu d’objet contre le sens soi-même ou notre connaissance. C’est justement l’œuvres d’art en tant qu’être de sensation. Autrement dit, la puissance de sensation serait toujours hors de notre connaissance, puisqu’elle est forcément engendrée sous la condition de la perception trouble. Par conséquent, « Le Crépuscule - entre chien et loup » signifie que les signes mondains entre chien et loup déclinent peu à peu dans notre entendement, quand nous n’avons rien vu, mais nous les imaginons souvent. En effet, il existe un paradoxe entre la connaissance de l’œil et l’œil soi-même dans notre imagination, les caractères du chien et du loup est constamment modifiés par ce paradoxe du regard. En d’autres termes, nous ne croirions que notre connaissance biologique, le fait ne dépend pas de ce qu’on voit, mais aussi de la représentation ou interprétation par l’entendement. Au contraire, lorsque nous ne pourrions pas distinguer le chien du loup à cause de l’aveuglement, la connaissance de l’œil nous permet de recommencer à apprendre, du fait que l’œil jouit soi-même d’une puissance de sensation qui bouleverse le savoir du chien et du loup. L’ambiguïté comme brouillard ne signifie point ce qui n’est pas claire, de même que le crépuscule ne signifie pas une limite ou un arrêt, mais plutôt un changement, celui-ci ne demeure toujours que devant ce que je crois.



1.Cf., Thèse VII, Aux bords du politique, p. 240. Je fais référence à Jacques Rancière qui explique ce qu’est le partage du sensible : « L’essence de la police n’est pas la répression, pas même le contrôle sur le vivant. Son essence est un certain partage du sensible. On appellera partage du sensible la loi généralement implicite qui défini les formes de l’avoir-part en définissant d’abord les modes perceptifs dans lesquels ils s’inscrivent ».

2. Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie?, p. 164.



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